La polémique née du passage du Sénégal devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU, en lien notamment avec l’affaire Karim Wade, intéresse les journaux parvenus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Il a été dit au sortir de la présentation du cinquième rapport du Sénégal à la 127e session du Comité des droits de l’homme que le pays s’était engagé à se conformer aux recommandations de cet organe relativement à un réexamen du dossier judiciaire du fils de l’ancien président de la République.
Une information démentie dans la foulée par le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
‘’Il n’a été nullement question de réhabilitation lors de l’examen du cinquième rapport du Sénégal devant le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies. Il s’agirait plutôt d’un dialogue interactif au cours duquel un des experts du comité a demandé à la délégation sénégalaise de fournir des informations sur l’état de mise en œuvre des constations de cet organe au sujet de l’affaire Karim Wade’’, a réagi la diplomatie sénégalaise dans un communiqué relayé par plusieurs médias.
En octobre 2018, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait invité l’Etat du Sénégal à rétablir Karim Wade dans ses droits en réparant les préjudices qu’il aurait subis.
Le comité avait alors estimé que Wade-fils, définitivement condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite et à une amende de 138 milliards de francs, n’avait pas bénéficié d’un procès équitable.
La fin de non-recevoir du gouvernement sénégalais alors constatée semble avoir été réitérée par le ministère des Affaires dans son communiqué.
‘’Les informations publiées à ce sujet sont dénuées de fondement et relèvent de la méconnaissance des procédures du droit sénégalais et des positions antérieurement et clairement exprimées par le Sénégal sur la question’’, souligne le communiqué.
A ce propos le journal L’AS relève un ‘’cafouillage de l’Etat’’ et met en avant à la fois le démenti du ministère des Affaires étrangères et la note discordante du directeur des droits de l’homme, Moustapha Ka, lequel y déclare que deux recommandations du comité avaient été déjà satisfaites, alors que la troisième était à l’étude.
‘’Le gouvernement du Sénégal est prêt à allouer une réparation financière à Karim Wade pour se conformer aux constatations du comité des droits de l’homme.
C’est une révélation de la délégation sénégalaise devant les experts onusiens, mais le ministère des Affaires étrangères dément que ladite délégation n’ait jamais pris des engagements allant dans le sens d’une réhabilitation ou d’une réparation’’, écrit à son tour Le Quotidien.
Le journal n’hésite d’ailleurs pas à pointer une ‘’Cacophonie au sommet de l’Etat’’.
De son côté, L’observateur évoque une ‘’mini crise au sommet de l’Etat’’ et pointe du doigt les confusions et incohérences de la communication gouvernementale sur le cas Karim Wade.
Deux membres de la délégation qui avait représenté le Sénégal à la 127e session du comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève sont convoqués aujourd’hui (vendredi) pour une séance d’explication, croit savoir le journal du groupe Futurs médias (GFM).
‘’L’Etat dément’’ au sujet d’une supposée réhabilitation de Karim Wade ou de réparation d’un préjudice qu’il aurait subi, écrit le Soleil dont la Une est illustrée d’une photo du fils de l’ancien chef de l’Etat.
‘’C’est dénué de tout fondement et ça relève de la méconnaissance du droit sénégalais et des positions antérieurement et clairement exprimées par le Sénégal sur la question’’, renchérit le quotidien en citant un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Pendant ce temps, d’autres publications tirent déjà le bilan de la célébration jeudi à Touba du Grand Magal, manifestation religieuse commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba, durant la colonisation française.
‘’Bamba célébré dans la ferveur et sous un soleil de plomb’’, affiche à sa Une Vox Populi qui présente le jour de la célébration de l’évènement comme étant le plus important dans la vie d’un disciple mouride.
Le journal déplore vingt morts dont treize dans des accidents de la circulation dans le cadre des célébrations auxquelles participent des centaines de milliers de personnes.
La publication rapporte également l’arrestation de 138 individus pour diverses infractions et délits.
Sud Quotidien plonge ses lecteurs ‘’au cœur du Magal’’ et souligne qu’en dépit d’une forte canicule dans la cité religieuse de Touba, les fidèles ont été nombreux à commémorer l’évènement.
‘’Comme d’habitude, des plats somptueux ont été offerts aux hôtes, pendant que des séances de lecture du Coran et des écrits du fondateur de la confrérie retentissaient dans différents coins’’, témoigne le journal.
AKS
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